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Annus horribilis
25 août 2011

Air France blues

Aujourd’hui c’est le grand jour. Départ pour la Corse, pour mes trois semaines de vacances bien méritées (mon chef dira que non, mais comme il ne connaît pas ce blog et que c’est même pas mon vrai nom, je dis ce que je veux) (et je l’emmerde). Je passe sur le bordel à Orly ouest et les clichés sur les beaufs de parisiens en vacances, ca fait plus rire personne (à part les marseillais, mais faut pas leur en vouloir, ils sont aussi beaufs que les parisiens) (en plus bronzés et avec l’accent en plus, certes, ça les rend plus sympathiques et on leur pardonne plus facilement.)( Mais des gros beaufs quand même).


Quand je prends l’avion, ce que j’aime, c’est changer mon siège. Même si la place qu’on m’a attribuée est bien. (Je me dis que si la mort avait prévu un truc spécial pour moi, ça lui foutra son plan par terre) (Je sais je suis naïf, tout le monde crève en avion de toute façon).

Le problème quand on a peur en avion, c’est qu’on devient vite parano.
Par exemple mon siège je le prends côté hublot, au-dessus de l’aile, histoire de m’assurer personnellement que chacun des 3457 boulons de l’aile et du réacteur soient bien là et bien boulonnés. Pour l’autre aile, je sais pas, mais j’espère toujours qu’un autre parano comme moi est en train de faire pareil. Une fois il manquait une vis. J’ai dit à l’hôtesse :

- IL MANQUE UNE VIS, là ! SUR L’AILE, là, IL MANQUE UNE VIS !!!
Elle m’a dit de parler moins fort, que j’allais faire peur aux passagers !

- MAIS JE M’EN FOUT MOI, qu’ils aient peur ! Je vous dis qu’on va tous mourir et tout ce que vous trouvez à répondre c’est qu’il faut pas paniquer trop fort !

- Monsieur, des vis il en manque tout le temps, d’accord, ce n’est pas grave, on en met toujours trop exprès, alors oubliez ca et détendez-vous.

- Ah d’accord.... Et au bout de combien de vis manquantes on a le droit de paniquer ? Et la fissure sur le hublot, là, c’est grave non ? Avec la pression elle va m’exploser à la gueule a 10000 m d’altitude, juste au-dessus de Melun, j’en suis sûr. Et je vais être aspiré dehors avec mon siège et tout... Je veux pas mourir à Melun! C’est la loose Melun.

- Mais non enfin, ça peut résister à tout ces hublots là; on fait des tests en labo en leur balançant des parpaings de chez Bouygues, ils bronchent pas !

- Alors elle est venu comment la fissure, hein ? Vous avez cartonné un château de la Loire en venant ?

- Non, ça doit être une mouette..

- Une mouette !

- Oui, ça a le bec très dur ces oiseaux-là.

- Et à votre avis, sur un Paris-Bastia on a plus de chance de croiser un parpaing Bouygues ou une mouette, hein ?

- Moins fort, s’il vous plait. Bon, j’ai à faire, excusez-moi. Et éteignez votre téléphone pendant le décollage. Ca fausse les instruments de navigation.

- QUOI ? Mais si il y en a qui trichent, qui éteignent pas, qui font semblant ? Et le poids maxi pour pouvoir décoller, c’est bon ? parce que aujourd’hui j’ai l’impression qu’il y a beaucoup plus d’obèses que d’habitude dans l’avion, c’est prévu ça ? les bagages ils sont pesés, ça je sais, et puis vu le prix des kilos en plus, et vu le côté radin de mes concitoyens, je m’inquiète pas, mais les passagers, vous les pesez les gros ?

- Monsieur, ça suffit. On fait des voyages aux Etats-Unis, on a toujours réussi à décoller, alors combien même on aurait tout l’avion remplit de l’association des fans de Maïté, à côté des américains, ça passe les doigts dans le nez.

- Bon, d’accord…. Vous pourriez pas confisquer les téléphones en repartant ? J’en ai repéré deux ou trois qu’on pas l’air franc du collier …à commencer par le maigrichon à moustache, là-bas, qu’à une tête à battre sa femme et à faire semblant d’éteindre son iphone ?

- Monsieur !

- Bon d’accord, ca va, je dis plus rien.

 

L’avion décolle, et au bout de trois minutes je sens des coups dans mon dos. Puis 5 minutes après, et encore trois minutes plus tard. Je me retourne et constate qu’un petit branleur plein de morves de 11 ou 12 ans se trouve derrière moi, les pieds appuyés à l’arrière de mon siège. Je regarde la femme à côté de lui (une grosse avec une tête de niaise) et je lui demande d’un ton sec de dire à son fils d’arrêter de me filer des coups. Elle me répond un truc, impossible à comprendre vu que l’hôtesse est en train d’expliquer comment attacher le gilet de sauvetage (pour le cas où on croiserait une mouette kamikaze armée d’un parpaing bouygues) (ou que le pilote ait mal compter ses vis).

Après une deuxième série de coups de pieds en 3 vagues, je me retourne encore, le temps de regarder méchamment la charolaise ahurie, en lui disant « ca commence à bien faire là ! » en lui montrant son sale gosse d’un signe de tête. Elle tente de répondre, mais je n’ai pas envie de l’écouter et d’entendre ses explications foireuses ( je suis trop occupé à me demander si c’est normal que le réacteur ne fasse pas toujours le même bruit).

A la troisième attaque, je me retourne une dernière fois avant que la gifle ne parte toute seule et je lui hurle : « si vous n’êtes pas capable de lui expliquer, je m’en charge, à coups de grandes baffes dans sa gueule, c’est clair ? »

Avec un air complètement paniquée, elle me répond en bafouillant : « mais enfin, il est pas à moi je vous dis ! C’est pas mon fils, je le connais pas moi ! »

La honte. Je suis resté con puis j’ai marmonné un truc du genre « ah, heu..d’accord, bon ben ..ah d’accord .. »

Le pire ça a été la crise de rire de l’hôtesse. Surtout quand j’ai dit au gamin : « et toi depuis tout à l’heure ça te dérange pas de regarder la dame se faire engueuler à cause de toi ? alors écoutes : t’es seul, t’a personne pour te protéger, t’as pas que des amis dans cet avion, tu comprends ?» 

Lui, il est devenu tout blanc. Il s’est mis à faire oui-oui de la tête, de plus en plus vite, comme les chiens en plastique à l’arrière des voitures des Marseillais. Et ce qui est marrant, c’est que la grosse à côté, et l’hôtesse, elles faisaient oui-oui aussi, en chœur. Là le mioche il faisait plus le malin.

A un moment, l’hôtesse est revenue me voir. Pour me dire que c’était bon, je pouvais lâcher le bras du fauteuil, et que de toute façon si on tombait ca m’aiderait pas trop de m’accrocher au bras du fauteuil. Et aussi que si je pouvez arrêter de gueuler « putain, ..oh putain » à chaque trou d’air, ça ferait bien plaisir à tout le monde ; parce que même elle, avec mes conneries, je commençais à lui foutre la pétoche.

C’est à ce moment que, par le hublot, j’ai aperçu mon île. Mon île adorée, mon chez moi. J’ai pas pû m’empêcher de regarder l’hôtesse avec tendresse et de murmurer « maintenant on peut mourir, c’est moins grave » …je crois qu’elle est repartie en murmurant un truc du genre « tous les mêmes, c’est vraiment un peuple de tarés ». Je ne lui en veux pas. Elle ne peut pas comprendre.

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Commentaires
F
c'est pour ça que j'ai décidé de ne plus partir...j'ai statistiquement plus de chance de mourir au bon endroit...:-)
P
@ maria : merci m'zelle !! <br /> @ anna et cindy : j'hésite ..* sourrire énigmatique du sale gosse qui prépare un mauvais coup*
A
j'ai mal au ventre à force de rigoler ! trop drôôôôôôôôôôle ! Tu as gagné le statut de "divertisseur" number one ! <br /> Et surtout, pour répondre à Cindy, n'arrête PAS avec les marseillais !
C
J'adoooooore!!!!!<br /> Mais arrête avec les marseillais stp, on devrait le redevenir prochainement... ;)
M
J'adore ! Pour moi c'est ton meilleur. Bises.
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