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Annus horribilis
2 septembre 2011

WAR MACHINE

Notre belle ville capital(-iste) est décidément et délicieusement truffée de clichés, tous plus délectables les uns que les autres.

L'autre jour, je déambulais d'un pas léger et le cœur chargé d'ondes positives (j'ai enfin battu le score de "petit-bichon93" à mushroom révolution, sur orange.jeux.fr) (ou alors c'était la nuit magique que je venais de passer avec la demoiselle de mes rêves). ( N'empêche je lui ai foutu 113513 points dans la vue à petit-cabot, elle va moins la ramener sur le forum maintenant ..)

Je déambulais donc dans paris, lorsqu'un bruit attira mon attention (et comme je suis une vraie concierge doublé d’un voyeur, bref, j’ai un vrai gros côté féminin, j’ai pas pu m’empêcher d’aller voir.)

Ce que j’ai trouvé était déjà jouissif, mais mon flair de sadique m’a laissé entrevoir une suite et un dénouement proche de l’orgasme. Alors je suis resté jusqu’au bout, fasciné par le spectacle.

A ma droite un mec, grand, musclé, avec une tête de bourrin genre pilier de rugby
A ma gauche... Un distributeur de boisson, genre vitre en plexiglass renforcé façon papamobile et serrure triple verrou. Bâtie donc par ses concepteurs pour résister par exemple à une charge de femmes au foyer super vénère suite, par exemple, à une coupure de courant en plein milieu de derrick.

Evidement je suis arrivé au moment où le gugusse vient de comprendre que sa bouteille est coincée et que la machine ne la lui rendra pas sans avoir livré bataille. Et qu’il commence déjà à donner des coups de pieds timides et stratégiquement placés pour jauger l’adversaire.

A ce stade, il s’agit encore d’un être humain, doué de raison. On voit qu’il essaie de comprendre le mécanisme et de trouver le point faible (un peu comme le chimpanzé savant dans la planète des singes).

Ensuite, c’est la déchéance. Notre bourrin national comprend vite que ce ne sont pas ses quelques neurones qui vont l’aider sur ce coup là (la dernière fois qu’il a fini par déclarer forfait, c’était avec la borne de réservation d’air France) ( il mettait son pass navigo au lieu de sa carte fréquence plus, ce con).

Il décide donc d’utiliser ce que la nature lui a donné plus généreusement : ses muscles.
Et le voilà qui part à enchainer les coups de pieds de plus en plus forts et de plus en plus vite sur le distributeur, à moitie hystérique, la bave aux lèvres et la rage au ventre. A ce stade il n’en a plus rien à foutre d’avoir l’air d’un bourrin sans cervelle.
Il croit encore qu’il va y arriver.

C’est après une dizaine de jetés de tout son corps contre le monstre  (on reconnaît bien là un ancien expert de poggo) qu’on commence à sentir dans son expression l’attitude de la bête vaincue et à court d’arguments. C’est à ce moment aussi qu’il entend une voix derrière lui qui lui demande :

- on peut vous aider monsieur ?

- non, ça va je vais l’avoir, même si je dois revenir avec une barre de fer

- on vous prête nos matraques peut-être ?

Alors il se retourne et se retrouve face à 3 policiers hilares.

- ah, heu, ben la machine elle déconne; ya ma bouteille qu’est coincée...alors j’essayes de la décoincer...

- oui, on voit ça ... Et l’étiquette avec marqué "en cas de panne, appelez le numéro de tel ci-dessous" ça vous concerne pas ?

- ben, heu, on va pas les déranger quand on peut se dépanner soi-même hein ..

- certes, il vaut mieux se taper une amende pour dégradation sur la voie publique plutôt que de dépenser une minute sur son forfait ...

- ben ...

C’est à peu près à cet instant que j’ai aperçu le roumain. Environ 14 ans, 1 m30 au garrot. Seul au monde, sans calculer personne, il s’est approché de la machine, a sorti un fil de fer et l’a glissé à l’intérieur.

5 secondes plus tard il avait déjà récupéré la bouteille. Et toute la monnaie de la machine.

Au moment où les flics commençaient à peine à sortir de leur stupeur (faut dire, j’étais scotché aussi, à mi-chemin entre l’hallucination et l’incrédulité), il a lancé la bouteille au rugbyman puis a détalé comme un lapin. Les flics ont juste eu le temps de lui crier de s’arrêter, on le voyait déjà plus.


Je te rends ici hommage, Roumain des bois, le prince des voleurs.

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Commentaires
F
Bravo! j'aime bien...ce petit roumain!<br /> mais dis-moi qui tu fréquentes comme femmes au foyer qui regarde Dereck?...des grand-mères?? :-))
Annus horribilis
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